Avant de parler de la Valse viennoise qui est la plus ancienne des danses de société, nous avons trouvé judicieux de remonter à l'origine même de la Valse où, là encore, comme pour d'autres danses Latino-américaines, les avis de certains spécialistes divergent.
Si nous remontons le temps jusqu'au XVe siècle, on dansait en Provence une danse vive, tournante, exécutée par couples, agrémentée de sauts, elle s'appelait "Volta". De ce fait, il est possible qu'elle soit venue d'Italie.
Cette danse fut introduite à la Cour du roi de France Henri II par le comte de Sault en 1956. Elle fut franchement appréciée par ses successeurs, le cruel Henri III et le grand Henri IV. Par contre, Louis XIII devait l'interdire plus tard en raison de son style jugé trop "osé".
En effet, dans la Volta (devenue Volte en France), les couples tournaient sur eux-mêmes comme fondus en un seul être, la danseuse, main droite au col de son cavalier, tenait de la main gauche les plis de sa robe. Le danseur enlaçait de l'avant-bras gauche le bas de la taille de sa partenaire qu'il guidait en se servant de sa jambe gauche fortement appuyée sur la droite de sa danseuse, sa main droite placée un peu au-dessous du sein gauche pour faciliter les sauts car, indépendamment des jetés de jambes, le plaisir et la gaieté des "volteurs" se manifestaient par des sauts que la danseuse effectuait et que le cavalier aidait à rendre d'autant plus spectaculaires que la dame montait plus haut, ce qui en faisait voltiger les jupes, montrant parfois les dessous, comble de la hardiesse à l'époque.
L'interdiction de danser la Volte à la Cour se répercuta sur le public; la vogue tomba, mais la danse avait passé les frontières et prospéra notamment en Allemagne où, après avoir été transformée par la suppression des sauts et des jetés de jambe, la Volte devint "L'Allemande".
Ce qui est certain, c'est queue prit sa forme actuelle sous le Directoire et le début du Consulat, à la fin du XVIII,- siècle. En tout premier lieu, ce fut dans le salon de Madame d'Esquelberg, sous le Directoire, que la Valse osa pénétrer dans "Paris" qui, soit dit en passant, comptait en 1790 près de 700 bals publics. A cette époque, seules les femmes mariées s'y risquaient. La raison en est sans aucun doute l'apparition du couple fortement enlacé et qui tournoyait joue contre joue.
Un compositeur de musique, autrichien, grand spécialiste de la Valse, "Johann Strauss fils", auteur de nombreuses oeuvres qui restent très appréciées de nos jours, telles Le Beau Danube Bleu, Sang Viennois, La Vie d'Artiste, etc., amena la Valse à son apogée. Avec son orchestre, il visita les principales villes d'Europe et ce fut alors le couronnement de la Valse de style dite "Valse viennoise".
Elle se caractérise par des tournants à droite et à gauche, ainsi que par le "fleckerl" (tourner sur place) à gauche et à droite et par des pas transitoires. L'allure est différente de celle de la Valse française. Les déplacements sont plus importants avec des inclinaisons et des élévations légères. La position des danseurs est un peu plus relâchée. Le tempo est de 60 mesures par minute, mesures à 3 temps.
Les séduisantes ondulations des corps et les rapides changements de vitesse, spectaculaires chez les valseurs de haut niveau, sont le résultat d'une puissante rotation du corps sur le 'premier temps de chaque mesure. Sur les 2, et 3e temps, on se hisse sur la pointe des pieds et le mouvement se stabilise dans un balancement vers le centre des tours.
Il existe trois Valses- la Valse française, la Valse anglaise et la Valse viennoise. Seules les deux dernières font partie des danses standards de compétition. Maintien, légèreté et grâce sont les qualités premières qui caractérisent la Valse. La Valse représente la forme la plus pure de l'abandon dans la danse, elle donne des ailes aux valseurs qui se sentent tout à coup transportés, poussés par le rythme charmeur dans l'univers du rêve.
©K'DANSE SA 1998
La Valse viennoise est enseignée parmi les danses de salon: