Y a de la Rumba dans l'air, le smoking de travers... les paroles de la chanson d'Alain Souchon nous sont familières, mais au fait, qui connaît son histoire ?
La Rumba, ou plus précisément la Rumba cubaine, n'est pas une danse récente comme nous aurions tendance à le croire. Bien au contraire, elle a des origines fort lointaines qui remontent au début du XVIe siècle. Les noirs furent les créateurs du rythme de base qui engendra ce style qui semble si bizarre aux blancs mais qui pour eux est absolument naturel.
Mais comment les noirs peuvent-ils être à l'origine de la Rumba, danse cubaine ?
A l'arrivée de Christophe Colomb, en 1492, Cuba était une grande île sauvage, dotée d'une végétation luxuriante, peuplée par les Indiens Arawaks au nombre de 200'000.
Lorsqu'en 1501, Diego Suarez aborda l'île avec les 300 Espagnols de sorte qu'en 1860, trois millions qui l'accompagnaient en vue former la première colonie, la population indigène, victime de la "pacification" des Conquistadores, alla aussitôt en décroissant pour tomber, après 50 ans, à moins de 30'000 âmes. Elle continua à décroître à tel point qu'il fut bientôt difficile de trouver un indigène d'origine insulaire vivant.
Les Espagnols conquérants, dont l'acclimatation à leur nouvelle terre promise n'allait pas sans difficultés et sans pertes sensibles en vies humaines, ne tardèrent pas à trouver la solution au repeuplement de la grande île.
Ils avaient alors le monopole de la traite des noirs. Lorsqu'en 1580, le monopole passa aux mains des Portugais, le trafic continua et il prospéra encore lorsqu'il passa en 1713 aux mains des Anglais, de sorte qu'en 1860, trois millions d'esclaves avaient été importés et naturellement, avec eux, leurs cultes et leurs rites particuliers comme le vaudou toujours pratiqué aujourd'hui qui, s'il débutait par des danses, finissait souvent par un sacrifice humain.
Mais, parmi les danses qu'ils pratiquaient, il en fut une animalesque inspirée de la démarche du coq qui devint, pour les noirs de l'intérieur de l'île, la danse régionale très prisée lors de leurs fêtes villageoises. Ils créèrent une danse très originale sur une base de musique utilisant plusieurs instruments de percussion tels le bango ou tam-tam et les maracas. Liée à la fertilité, elle suggérait les parades nuptiales des animaux. La gestuelle féline et provocante de la femme lui permet de déployer tous ses charmes afin d'aguicher puis de dominer l'homme séduit.
Ce dernier essaie alors d'affirmer sa qualité de mâle afin d'obtenir ses faveurs. Ainsi naquit la Rumba qui se veut être l'interprète de l'amour entre l'homme et la femme.
La Rumba est devenue danse de salon vers 1930, après son importation en Europe et en Amérique. La forme en vogue dans les pays occidentaux a perdu, comme beaucoup d'autres danses "policées" le caractère érotique de la Rumba primitive.
Le tempo de la Rumba est de 28-29 mesures par minute, mesure à 4 temps. De nos jours, on la danse de deux manières bien différentes. La première, la square Rumba, se prête mieux aux débutants et la deuxième, la Rumba boléro nommée aussi "Mambo-boléro" reste la préférée des danseurs de compétition.
©K'DANSE SA 1998
La Rumba est enseignée parmi les danses de salon: